La guerre de l’information se résuma longtemps à la vieille rhétorique de la propagande adaptée à l’équation « mouvements et massacres de masse plus mass media ». La « Guerre globale à la Terreur », à en croire ses promoteurs néo-conservateurs, devait être le premier épisode de la « quatrième guerre mondiale » (la troisième étant la guerre froide) une guerre menée surtout « pour les cœurs et les esprits ».
Si l’Irak représente le premier grand conflit de l’ère de l’information, il s’enrichit de nouvelles techniques : sa « prévente » idéologique, la gestion de l’attention planétaire et des flux d’images, le formatage des esprits, tout cela est pensé dans une perspective de « dominance informationnelle ». Il faudra désormais analyser les guerres non plus seulement en termes de forces, mais aussi d’information. Et le « I » d’information implique tout à la fois : l’idée, l’inimitié, l’idéologie, l’intelligence, l’image et l’influence. Un projet qui est perturbé autant par ses ratés que la stratégie terroriste d’humiliation symbolique ou par la perte de contrôle sur la vision de la guerre.